Dans quelques semaines, les français seront amenés à élire le président de la République, et un peu plus tard, leurs nouveaux députés. la campagne électorale, bien qu’elle ne soit pas ouverte officiellement, bat déjà son plein. Entre les candidats déclarés officiellement et ceux qui le sont officieusement, les promesses et les « caresses » ne se comptent plus.
Bien que la crise soit au coeur du débat, il est surprenant d’observer que ceux qui, plusieurs années durant, affublaient les fonctionnaires de toutes sortes de défauts et marquaient à leur égard une grande défiance, leur découvrent subitement toutes sortes de vertus. ils vont même plus loin, en précisant dans leurs voeux, que « la France a une très bonne administration ». cela ne les empêche pas, dans le même discours, d’affirmer qu’il faut poursuivre la réduction des effectifs, et notamment dans la fonction publique territoriale. D’autres nous annoncent une meilleure considération, s’ils sont élus, et une stabilisation du nombre de fonctionnaires, en mettant fin à la réduction engagée depuis quelques années …
Il est évident que pour les candidats, le dilemme est difficile. Les fonctionnaires représentent un corps électoral extrêmement important, quand on prend en compte leurs familles, mais ils sont également un élément d’ajustement des politiques publiques, comme on l’a constaté au cours des dernières années.
Cela étant, il est inquiétant de constater qu’aucun des candidats n’aborde la question du pouvoir d’achat, si ce n’est le chef de l’état qui, dans ses voeux, a osé affirmer que « malgré la crise de 2007 à 2011, le pouvoir d’achat des agents publics aura progressé de 10 % ».
Bienheureux ceux qui y croient, ne soyons pas dupes !
Ne nous voilons pas la face, une fois les élections passées, nous reviendrons à une période beaucoup plus calme en termes de promesses, et c’est alors qu’il faudra juger les actes. L’action syndicale redémarrera avec bien davantage d’intérêt qu’aujourd’hui. Il faudra, en effet, savoir rappeler les engagements pour les faire tenir, mais il faudra aussi insister sur d’autres sujets, et notamment celui du pouvoir d’achat. Le discours qui tend à affirmer que le pouvoir d’achat de la fonction publique a évolué sensiblement au cours des dernières années doit être battu en brèche. il est grand temps que l’on en revienne à une évaluation différente dans ce domaine.
Pour la FA-FPT, nous le répétons inlassablement, il est totalement anormal que le GVt (Glissement-Vieillesse-technicité) soit le seul paramètre pris en compte pour mesurer cette évolution. Celles et ceux, nombreux dans la fonction publique territoriale, pour qui un avancement d’échelon tous les trois ans représente une cinquantaine d’euros d’augmentation mensuelle, ont bien du mal à s’y retrouver dans les discours de nos élites, où des chiffres sont brandis sans que l’on prenne la peine d’expliquer, de façon honnête et transparente, de quoi l’on parle !
Dès lors, gageons que l’action syndicale a encore beaucoup d’avenir, et il faut espérer que les agents de la fonction publique en soient pleinement conscients.
En tout cas, la FA-FPT sera là pour le leur rappeler.
Antoine Breining
Président fédéral