A L’AUBE DU SYNDICALISME
Chaque événement, chaque fait, chaque personne a son histoire. A la FA-FPT, nous avons la nôtre. Nos prédécesseurs ont construit et exploité une structure que l’on pourrait qualifier d’associative, structure qui a été amenée à évoluer sous des régimes différents, un jour français, un jour allemand.
Mais, le vrai « big-bang » du syndicalisme, y compris du nôtre, se situe durant la IIIe République, période plus connue pour l’affaire Dreyfus que pour la loi du 21 mars 1884, loi qui, pourtant est à l’origine du syndicalisme moderne. Cette loi révolutionnaire pour l’époque et dont le projet a été porté par Pierre Waldeck-Rousseau, a permis aux ouvriers de se regrouper pour défendre des intérêts communs. Faut-il rappeler que le mot « syndicalisme » nous vient du grec « sundikos » qui signifie « assister quelqu’un en justice ».
Cette loi a permis notamment aux syndicats de se constituer sans l’autorisation du Gouvernement. Elle mit ainsi un terme à la période de la loi « Le Chapelier » qui fut à l’origine de nombreuses répressions envers les organisations professionnelles issues de l’ancien système corporatiste. La formation en syndicat resta cependant interdite dans la Fonction publique.
LES PREMIERS PAS…
L’Alsace à cette époque faisait partie de l’Empire germanique. Et notre syndicat a commencé à se développer sous diverses appellations, comme par exemple le « Kommunalbeamtenverbandt », à savoir l’Union des Fonctionnaires communaux.
Un fait marquant doit cependant être relevé : la création en 1903 d’une assurance couvrant des frais d’obsèques. Cette assurance a été pérennisée et continue de garantir des prestations décès à ses membres au travers d’une Mutuelle qui en assure la gestion, à savoir : la Mutuelle Décès de l’Union Syndicale Autonome de l’Est. La majorité de nos membres sont également adhérents à cette Mutuelle, compte tenu de ses tarifs attractifs.
Quantité d’autres anecdotes pourraient être rajoutées dans ces pages. Citons celle qui a donné un surnom à notre syndicat. A la fin de la seconde guerre mondiale, les collègues communaux qui rentraient de captivité avaient du mal à s’approvisionner en nourriture. Dès lors, notre syndicat les a fournis en pommes de terre. En souvenir de cette action, notre syndicat sera affublé, pendant près d’un quart de siècle, du sobriquet de « Grumbeere’s » (syndicat de la pomme de terre).
Cette appellation a réapparu dans un passé récent, sous forme d’un prix virtuel attribué aux élus ou aux grands et petits chefs qui, de notre point de vue, commettaient les plus belles bourdes : « d’Gold Grumberr » (la patate d’or) aux élus ou aux chefs qui commettaient les plus grosses bourdes ! Le « césar » du cinéma municipal ou communautaire a ainsi marqué beaucoup de monde.
Bien entendu cette mission quasi humanitaire a rapporté plus d’adhérents que la plus magnifique campagne d’affichage et a débouché sur la constitution d’un syndicat moderne à la Ville de Strasbourg, mais aussi dans d’autres communes. L’Union de l’Est est née.
LES AUTONOMES : PREMIER SYNDICAT A LA VILLE DE STRASBOURG !
Dans la foulée, un journal d’information va paraître : « l’Echo des Communes », ancêtre de notre actuel Echo. Ce journal était une réelle nécessité, vu le nombre d’adhérents à tenir informés : près de 2 500 ! En effet, plus de la moitié des agents municipaux adhéraient au Syndicat Autonome, véritable organisation structurée en sections, afin de pouvoir gérer les multiples métiers existant déjà à la Ville de Strasbourg.
Pendant longtemps, le Secrétaire général adjoint de la Ville de Strasbourg, Alphonse HEITZ va présider au destin du syndicat.
En 1960, Charles EBEL, alors Chef de Bureau dans notre Administration, lui succède. C’est sous son mandat que le Syndicat Autonome sera à l’initiative de la création en 1963 de l’Amicale du Personnel municipal de la Ville de Strasbourg.
En 1971, ce sera au tour de Jean Georges HEINTZ, de prendre le relais. Cet ancien collaborateur du Secrétaire général, va développer le syndicat et marquera la Mutuelle de l’Est, en tant que Président. Il signera également nombreux articles dans l’Écho Autonome, égratignant tantôt l’Administration, tantôt les élus sous le pseudonyme « De GiftHafe », autrement dit « le pot de fiel » ou « le pot de poison ».
En 1980, Rodolphe FRIES, qui sera également pendant de longues années, le trésorier de l’Amicale de la CUS, lui succède.
Enfin en 1990, le responsable financier du Service de la Circulation et du Stationnement, Gérard REIMINGER, s’investira pour le Syndicat Autonome et ce, jusqu’à sa retraite en 2006. Il reste toujours Président honoraire de notre organisation.
Aujourd’hui, notre syndicat est conduit par Halima HAMOUSSA, de la DUT (Direction de Territoires) de l’Eurométropole.
Durant toutes ces années, le Syndicat Autonome a siégé successivement à l’Hôtel de Ville, au Centre administratif et dans l’immeuble de la Bourse (depuis 1996).
NOTRE REPRÉSENTATIVITÉ NATIONALE
Le Syndicat Autonome a de tout temps travaillé à fédérer ses forces. D’abord en créant l’Union de l’Est, puis, au niveau national, par la création de la Fédération Nationale Autonome, grâce à une alliance entre l’Union de l’Est et Île de France. C’est, en effet, le Secrétaire général de la Ville de Melun, Georges RADET, qui portera ce projet d’union avant d’en être le Président. Strasbourg et l’Union de l’Est joueront un rôle essentiel dans le fonctionnement de la Fédération.
C’est ainsi que la structure nationale de la Fédération a longtemps été présidée par Antoine BREINING, ancien Directeur de CUS-Habitat. Ce dernier a passé la main lors du Congrès d’ARRAS de 2012. Actuellement, c’est Pascal DEREPAS qui préside aux destinés de la FA-FPT . L’histoire continue….